AOUT 2007 en région : 

Caractéristiques et faits marquants :

• Fraîcheur parfois automnale; gros contrastes de températures d'un jour à l'autre
• Mois le plus frais sur Montpellier depuis août 1985
• Très sec du Languedoc aux Cévennes
• Neige sur les Pyrénées le 21
• Insolation faible (record sur Montpellier)

   

Températures (°C)

Précipitations (mm)

Les détails

Du 1er au 5 : l'été tant bien que mal

Alors que le mois de juillet n'a jamais vu s'installer l'été de façon durable, on croit voir un espoir en ce début août. Et encore, espoir bien relatif puisqu'un thalweg remonte dans la nuit du 1er au 2 dans un flux de SW, donnant des orages sur le Massif central, qui ne feront (hélas) qu'effleurer la région (ouest du Quercy essentiellement, mais également plaines languedociennes : jusqu'à 7 mm à Béziers). Le vent d'Autan souffle assez fort, et la chaleur devient désagréable sur Midipy (34°C à Gourdon, 31°C à Auch et Albi, 30°C à Toulouse). Après les orages, bref rafraîchissement le 2, puis retour d'un temps calme le 3, avec des températures en hausse. Les 4 et 5 voient culminer la chaleur, à la faveur de conditions anticycloniques temporaires, avant l'arrivée d'un nouveau thalweg atlantique par l'ouest en soirée du 5. Le, 4, on relève 32°C à St Girons, 33°C à Toulouse et Carcassonne. Le 5, il fait jusqu'à 35°C à Toulouse, et 37°C sur la plupart des zones de Midipy (Tarbes, Auch, Albi, Montauban). En même temps, il ne fait que 26°C à Montpellier, grâce à un Marin sensible. En soirée, des orages éclatent sur les Pyrénées et remontent vers le piémont : il tombe 10 à 20 mm sur le Luchonnais, les vallées d'Aure-Louron, ainsi qu'en Pays Toy.

Du 6 au 9 : nouvel épisode estivalo-automnal (ou comment octobre s'invite une fois de plus en été)

Dans un flux de SW d'altitude peu rapide mais cyclonique et une forte humidité de basses couches due au flux d'W près du sol, des pluies parfois orageuses concernent la région, sans être très organisées ni très fortes. Le 7; il tombe quand même à nouveau 10 à 20 mm de la vallée d'Aure au Luchonnais, sur l'Ariège, le Capcir, et jusqu'à 30 à 40 mm en Cerdagne et sur le Vallespir. Les pluies remontent ensuite vers le Toulousain, l'Albigeois, puis sur l'Aveyron et la Lozère. Quelques pluies circulent également en Languedoc. La matinée du 7 sur Toulouse ressemble à un mois de novembre (14°C vers 11 heures !). Les maximales restent au ras des pâquerettes : 16°C à St Girons, 18°C à Tarbes, 21°C à Toulouse, 23°C à Perpignan. Les 8 et 9, un temps de traîne sans grande activité (quelques averses éparses, plutôt au nord de la Garonne) se met en place. Les températures restent basses pour la saison. Le Mistral et la Tramontane soufflent fort. L'eau de mer est à 18°C. On dort avec une petite couverture sur Béziers, c'est dire !

du 10 au 18 : plus chaud, mais pas encore le grand beau

Les pressions sont en hausse progressive par l'ouest, et la masse d'air se réchauffe à tous niveaux, mais en prenant son temps. Le 10, la fin de nuit est encore bien fraîche pour la saison : 10°C à Auch et St Girons, 11°C à Tarbes et Albi, 12°C à Toulouse. Le 12, un thalweg d'altitude atténué glisse le long des Pyrénées et donne des orages sur toute la chaîne ainsi que sur le piémont. Ces orages sont plus marqués en soirée côté Volvestre - Arize - nord-Comminges. Nouveau fléchissement des maximales sur Midipy le 13 après ces orages. Sur la Languedoc, le vent d'ouest apporte un souffle chaud en plaine, alors qu'une petite composante SW rafraîchit le littoral : sur Béziers par exemple souffle un "Narbonnais" brûlant, alors que dès l'arrivée sur Portiragnes-village un souffle frais (passé sur une mer à 19°C/20°C) ravit le vacancier (même si celui-ci ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe, sauf s'il est un fidèle de Météoc).

Le flux prend une composante franchement SW à partir du 14, à l'approche d'un profond minimum atlantique, et les températures grimpent en flèche sur Midipy : 33°C à Auch et Albi (contre  24°C et 27°C respectivement la veille, soit +9°C pour Auch), et 34°C à Toulouse. Le 15, Autan et Marin se lèvent. Des entrées maritimes envahissent le golfe du Lion, où le maximum ne dépasse pas 26°C à 27°C sur les plaines littorales, alors qu'il fait 33°C à Toulouse, et surtout 35°C à l'abri de l'Autan, sur Auch et Gourdon. Mais en fin de journée, des orages arrivent par l'ouest et traversent une grande moitié nord-ouest de Midipy, jusqu'au sud Massif central et aux piémonts languedocien et cévenol. Nouveau rafraîchissement les jours suivants.

du 19 au 24 : nouvelle incursion automnale; 

Une perturbation traverse la région le 19 dans un flux d'WNW, puis un nouveau thalweg descend depuis l'Irlande dans le flux de NW et s'isole en goutte froide sur le Massif central. Ce minimum se comble lentement sur place du 22 au 24, avant de se décaler vers le Portugal.

Les températures repassent sous les normales de saison dès le 20 et ne décolleront plus les 5 jours suivants, le rafraîchissement s'accentuant même par la suite. Ainsi, le 21, avec l'isolement du minimum (très dynamique pour la saison) sur le Massif central, les maximales plafonnent à 15°C sur St Girons, 16°C sur Tarbes, et 18°C sur Carcassonne. Il tombe 18 mm à Toulouse. Les sommets pyrénéens sont saupoudrés au dessus de 2200 m et on profite de leur blancheur éclatante au lever du jour le 22, à la faveur de quelques éclaircies matinales. Un régime d'averses et de retours pluvieux s'installe ensuite du 22 au 24, et les cumuls sont relativement abondants au pied des Pyrénées (notamment sur l'ouest) : 20 à 30 m sont relevés en 48 à 72 heures, localement 40 à 50 mm sur l'ouest de la Haute-Bigorre.

du 25 au 28 : coup de chaud tardif, le plus marqué de la saison

La goutte froide qui s'enfonce sur la péninsule ibérique oriente le flux au SE sur la région et fait remonter de l'air saharien par l'Espagne. Sur les Pyrénées, le changement de temps est radical : le 24, alors qu'une chape de Cumulus et Stratocumulus couvre les massifs le matin, en générant même quelques averses, le vent commence à s'orienter au S à SE en altitude en début d'après-midi : les nuages les plus élevés trahissent cette orientation au sud en commençant à se morceler et à refluer vers le nord. Ceci coupe d'ailleurs tout développement vertical des cumulus qui ne donnent plus une goutte; c'est d'ailleurs la prévision que je fais à mes compagnons de rando en plein massif du Valier : après les quelques pluies qui ont gâché le pique-nique du midi, il n'y a plus de pluie à craindre jusqu'au soir. Par contre, le vent de Sud ne prend pas encore dans les vallées et la couche de Sc se maintient jusqu'en soirée. Le 25, le vent de sud s'est installé à tous niveaux et a nettoyé toute la crasse de basses couches. Le minimum d'altitude est cependant suffisamment proche pour envoyer quelques altocumulus instables sur les Pyrénées, qui donnent des ondées le matin : les compagnons de rando se raillent car j'ai annoncé l'arrivée du beau temps chaud (après 6 jours de pluie et de froid). Il faut attendre le début d'après-midi pour que les ondées cessent définitivement, les altocumulus étant de moins en moins épais et de plus en plus épars. La chaleur arrive. Des orages sous Altocumulus grondent également en plaine, notamment de la Bigorre à l'Armagnac. Ils donnent peu de pluie.

Le contraste est saisissant les jours suivants : la chaleur est forte du 26 au 28, y compris à haute altitude. On se baigne sans problèmes dans les lacs à 2000 m. Si l'atmosphère est brumeuse le 25 et 26 (remontée de poussières sahariennes), elle devient limpide les 27 et 28. En plaine, c'est la fournaise. Le 27 après-midi, le mercure atteint des valeurs très élevées pour une fin août : 36°C à Albi, Toulouse, et Auch, alors que le Marin tempère les plaines du Languedoc. Le 28, le vent d'Autan s'établit, et la chaleur s'atténue un peu, mais les 35°C sont encore atteints par endroits (Toulouse notamment).

Le 29, des orages arrivent par l'ouest, remontant avec la goutte froide (vieille connaissance) qui a fait un petit tour côté Portugal avant de revenir nous visiter par le golfe de Gascogne. Les pluies orageuses, insignifiantes des Pyrénées au Languedoc, sont marquées du Quercy au Rouergue et à la Lozère.

Les deux derniers jours du mois se déroulent dans une fraîcheur encore une fois automnale.

Évolution des températures d'août au Mont Aigoual depuis 1960 : 

cette station n'étant pas soumise aux effets du réchauffement urbain, il est intéressant de regarder l'évolution de ses températures sur les 40 dernières années.

Pour des explications sur cette page cliquez ici